À NOUS DEUX, 2025 ! ÉPISODE 2
ÉDITO
1/10/20256 min read


La majorité des éditos de ce début d’année va sans aucun doute évoquer, dans le désordre, les tendances de l’événementiel, l’expression des vœux pour la nouvelle année, l’optimisme que l’on doit forcément afficher et tous les plans sur la comète que nous nous devons de faire, chaque année, au commencement d’un nouvel exercice.
Si vous le permettez, je vais débuter cet édito par les vœux. Depuis quelques jours je cherche une manière originale d’accomplir cet acte social. L’exercice est difficile, de plus en plus difficile au fur et à mesure que les années défilent.
Je me considère comme un créatif, plutôt enclin à dénicher de nouvelles pistes, à emprunter des chemins différents. Je n’ai jamais vraiment été confronté à une crise de la page blanche mais là, je dois avouer que je sèche. Et je ne peux m’empêcher de me poser des questions : Peut-on encore surprendre en souhaitant la bonne année quand nous n’avons plus l’avantage de la fraîcheur des premières fois ? Peut-on recycler un « déjà vu » ? Peut-on accepter de transiger avec l’insuffisant ? Peut-on accepter de « faire moyen » ? Peut-on se dire que l’on s’en fiche, après tout, de ces vœux, on fera mieux l’année prochaine ?


J’ai cherché sur Google l'origine de la plus ancienne fête du Nouvel An pour me sortir de ce mauvais pas. Cette coutûme provient des Babyloniens, qui célébraient l'Akitu, une fête religieuse marquant le début du printemps et du Nouvel An. Deux mille ans avant notre ère.
D’après Google et mes savants calculs, il y a donc eu 4025 nouvel ans depuis le premier. Pensif face à l’écran de mon ordinateur, j’imagine tous ces gens qui ont souhaité leurs bons vœux depuis quatre mille vingt-cinq ans. J’imagine aussi toutes les agences de communication qui ont fait la même chose depuis qu’elles existent ?


Chat GPT m’affiche un tas de trucs que j’ai déjà fait ou qui sont infaisable. Il m’abandonne alors je lui rends la pareille.
Vais-je finir par bâcler ce moment ? Nooooooon…
Si la question me préoccupe à ce point, c’est que ce rituel annuel revêt une importance particulière pour moi. Les instants où l’on souhaite le bonheur de l’autre au cours de l’année sont suffisamment rares pour les négliger, les faire passer directement par-dessus sa jambe. Je me dois de prendre le temps de le faire bien et au bon moment. Pour les autres, mais aussi et surtout pour moi.
J’ouvre une petite parenthèse pour regretter cette fâcheuse tendance à anticiper tous les événements agréables de l’année. Depuis quelques années, tout est anticipé, tout devient urgence, au risque de devenir banal, vide, sans référent, comme s’ils n’avaient plus de sens. J’ai vu des gens qui souhaitaient la bonne année le 29 ou le 30 décembre. Pourquoi ? Elle n’avait pas commencé. Comme nous voyons dorénavant des galettes s’inviter dans les rayons avant Noël et des chocolats de Pâques dès le mois de mars.


Puisque nous parlons de tendance, évoquons à présent ce qui « fera » l’événementiel en 2025. Nous sommes à peu près sûrs que les articles, les posts, les newsletters, les conférences vont évoquer l’intégration et l‘omniprésence de l’IA, la durabilité et l’écoresponsabilité, ce qui n’est pas forcément facile à marier (voir mon article à ce propos dans cette newsletter), les expériences immersives, les technologies… Autant de sujets qui ne quittent pas la liste des tendances depuis des années. Mais j’ai vu des nouveautés.
J’ai lu, quelque part, que 2025 serait l’année des événements plus courts et plus intenses, ce qui m’a laissé un brin dubitatif. Comment développer une pensée complexe en contractant les temps d’expression ? Pourquoi ne pas porter davantage d’attention à la forme, à la manière de faire passer les messages, à se creuser la tête pour faire tendre l’oreille à ses publics ? La simplification est-elle une solution pour gagner la bataille de l’attention et de l’engagement ? Encore une fois, je suis dubitatif.


En revanche, la convivialité, la reconnexion des équipes, le « présentiel » - même s’il s’agit d’un mot étonnant si l’on se penche sur sa naissance et son application – seront, à mon sens, les véritables boussoles de 2025. Des gens qui se voient, se parlent en vrai, se rencontrent, échangent des idées, partagent des émotions, tout cela paraît banal, un peu désuet. N’est-ce pas ce que tous les professionnels de l’événement ont toujours fait et feront toujours ? C’est vrai mais ce sont des objectifs que l’on ne doit jamais perdre de vue, agences, freelances et bien entendu, toutes les puissances organisatrices. Une entreprise, une organisation, un service public doit être connecté à ses salariés et les salariés connectés à leur entreprise. Pas seulement par ses outils technologiques, mais par sa capacité à créer du futur, à créer un destin commun autour d’une vision, d’une fierté d’être utile à toutes et à tous.


En introduction, j’avais également évoqué notre obligation à l’optimisme. Le début d’année, c’est le moment ou l’on doit afficher du positif. Vous devez montrer que vous voyez le verre à moitié plein. L’optimisme, le bonheur, la joie d’exercer son métier, c’est le meilleur moteur pour concevoir et réaliser de beaux projets efficaces. Des projets auxquels adhèrent les publics.
Très bien. Je suis d’accord avec le pouvoir qu’exerce la pensée positive sur un comportement mais – parce qu’il y a un mais – la remise en question, le relativisme, la mise en perspective, le doute sont également de puissantes locomotives pour tirer la créativité et la performance vers le haut, sans toutefois étouffer l’enthousiasme. 2025 doit être l’année de la pensée critique. Nous sommes défiés quotidiennement par la machine et tous ceux qui en font la promotion. Nous allons devoir être à la hauteur.


Voilà, j’arrive au bout de ce premier édito de l’année où vous pourrez trouver quelques bonnes résolutions qui feront mes tendances personnelles.
Il ne me reste qu’à vous souhaiter Bonne Année à toutes et tous, ceux qui me lisent et ceux qui ne me lisent pas. Je vous souhaite le meilleur pour vous, d’abord et tous ceux qui vous sont proches. Je reste vague car nous ne nous connaissons pas (pour la plupart). Vous pouvez ainsi mettre ce que vous voulez dans ces vœux. Du bonheur, de la réussite, de la santé, du professionnel, du personnel. Je vous le souhaite sincèrement. Et c’est le principal.
Soyons positifs, alors, mais soyons attentifs et critiques.
Une nouvelle année, c’est enfin le déploiement d’une longue liste d’actions à mener, plus ou moins à long terme, avec plus ou moins de priorité. Des plans stratégiques, des bonnes résolutions, des prudences et des investissements, des annonces et des bilans. Pour ma part, j’ai décidé d’être meilleur que l’année dernière. Meilleur au sens performatif, au sens créatif, techniquement et tactiquement. Mais j’ai surtout décidé d’être meilleur sur le plan humain. En 2024, j’ai eu le sentiment de servir à quelque chose, et cela faisait très longtemps que je n’avais pas éprouvé ce délicieux sentiment. En 2025, je veux être meilleur au service des agences qui me font confiance et meilleur pour les entreprises qui me font et me feront confiance. Créer de l’engagement ? Ok, bien sûr, pas de souci. Créer du plaisir et des moments de bonheur, créer des projets au service de la solidarité ou qui sont utile au bien commun, vont grandement aider à atteindre le premier objectif.

