AUTOMOBILES BALLOT : BELLE HISTOIRE ET BELLE ÉPOQUE
Laurent Desjars
12/5/20246 min read
Passionné par l’épopée de Ballot Automobiles, une belle histoire d’industriels comme il y en avait tant par le passé, François de Gaillard, designer et ingénieur, entreprend de relancer la Marque. Avec l’objectif de commercialiser ou louer des véhicules de prestige d’avant-guerre, il reconçoit intégralement des véhicules dans le respect de ceux de l’époque en utilisant une motorisation électrique. Omer Paillou, quant à lui, fabrique et assemble les trois modèles choisis pour revenir à la vie : La « Grand Prix », un coupé sportif, La « Phaéton », une luxueuse limousine, et la « Petit Duc ». François de Gaillard précise que les voitures sont fabriquées « dans le respect de la tradition. Les véhicules reprennent les principaux critères de conception de l’époque et sont assemblés de manière artisanale dans un atelier de style 1920, à Mouilleron-en-Pareds, village de naissance de la Marque et de Georges Clémenceau, avec le savoir-faire des artisans français : sellier, ébéniste, mouliste, mécano-soudeur, …
Tout le monde aime les belles histoires et je n’échappe pas à la règle. Mais j’aime ceux qui leur donnent vie, qui les vivent avec intensité et qui ont bien l’intention de les faire vivre longtemps. Et puis, j’aime aussi les raconter, toutes ces belles histoires.
J’ai récemment croisé la route d’un passionné, entouré de passionnés, qui a eu l’idée folle de faire revivre une vieille marque française d’automobiles du siècle dernier (le début du siècle dernier !). Une marque oubliée – comme quoi rien n’est éternel – qui a eu son heure de gloire entre les deux guerres du XXème siècle. C’est François de Gaillard qui a fait ressurgir le glorieux passé de Ballot Automobiles avec son logo élégant au milieu duquel se trouve… une ancre. Une ancre ? C’est étrange pour des automobiles avec des roues et un volant ? Mais François de Gaillard me répond qu’Edouard Ballot était un militaire ayant servi dans la marine. Après son service, Monsieur Ballot se lance dans la fabrication de moteurs pour l’industrie et les bateaux. D’où l’ancre.
Pendant la Grande Guerre, l’entreprise fournit l’armée en moteurs d’avions, de camions, de groupe-électrogène, de navires… Après la guerre, les commandes d’État se tarissent. Édouard Ballot change d’orientation, s’appuie sur la renommée et la fiabilité de ses moteurs pour se lancer dans la fabrication de voitures, de belles autos de qualité (« La plus haute » dit-il dans l’une de leur publicité) avec des productions qui paraissent aujourd’hui dérisoires quand on les compare aux géants d’aujourd’hui.
Pourquoi je vous parle de voitures anciennes en tant que concepteur d’événements et rédacteur ? C’est un coup de cœur et j’ai récemment travaillé sur des projets qui ont nécessité la présence (purement visuelle) de voitures anciennes. Quand je suis tombé, par hasard, sur le stand Ballot Automobiles, je suis resté un bon moment à discuter avec Messieurs de Gaillard et Paillou. Comment ? Pour qui ? Pourquoi et pour quoi ? J’ai passé pas mal de temps à tourner autour des modèles, à les admirer, à m’émerveiller de la finition, des matériaux nobles, de la passion qui émane de chacun des modèles. J’ai aimé m’asseoir à l’arrière de la limousine et au volant de la Grand Prix. J’ai adoré l’histoire que me racontait François de Gaillard et les quelques anecdotes D’Omer Paillou.
Mon enthousiasme n’était pas le fruit d’une passion pour les vieilles voitures mais je voyais, face aux automobiles et à leurs concepteurs, tout le potentiel de la proposition. J’ai souvent été confronté à la problématique « mais où vais-je trouver de vieilles automobiles pour ma soirée retour dans le temps ? ». En cette fin d’après-midi, j’avais une réponse sous les yeux. Et ces solutions roulent vraiment, en silence, elles peuvent être conduites très facilement par le plus grand nombre, elles sont fiables, exigent très peu d’entretien et elles n’émettent aucun gaz d’échappement grâce à leur motorisation électrique.
François de Gaillard me détaille les marchés pour lesquels sont destinées ses automobiles. L’industrie du cinéma, d’abord, car leurs facilités d’utilisation et le fait qu’elles soient neuves permettent à n’importe qui de les conduire (comédiens et cascadeurs) et, très important, les réalisateurs peuvent en faire « ce qu’ils veulent ». François de Gaillard me raconte une anecdote à propos d’un accident automobile dans le film Coco Chanel, une scène dans laquelle le compagnon de la couturière se tuait en Bugatti. « La voiture fait une embardée et se retrouve dans le fossé comme s’il s’agissait d’un jeu d’enfant ou d’un accident de fête foraine. On se rend bien compte qu’il ne s’agit pas du comédien qui se trouve au volant. Mes voitures sont aussi faites pour donner davantage de réalisme à des scènes de cinéma. Il n’y a pas de propriétaire qui veille et qui s’impose dans le casting. »
La communication et le tourisme sont également des marchés intéressants, selon François de Gaillard et l’événementiel est une source d’opportunités à exploiter. Pour le moment, la Marque ne possède que 5 véhicules mais cela suffit amplement pour une soirée à thème, une soirée élégante et chic pour se plonger dans l’ambiance et le decorum des Années Folles. On se fait photographier au volant, devant, derrière, seul ou en groupe. On peut l’essayer aussi. La soirée prend soudain de l’ampleur et une dimension nouvelle.
Enfin, les ateliers années 20 et le château peuvent accueillir des groupes de 25 personnes pour des visites accompagnées, des réunions, bref des séminaires de travail ou de récompense où l’on magnifie le savoir-faire, la qualité, la passion. François de Gaillard me dit qu’ils ont déjà accueilli de grandes marques automobiles, mais pas que. Le lieu est beau, agréable à vivre et la thématique très originale. Faites vivre l’expérience à votre public de la vie d’un industriel du début du siècle dernier, c’est unique et original.
Notre conversation s’achève mais je sais que ce n’est qu’un au revoir. J’ai été séduit par le pouvoir magnétique des automobiles Ballot. Une petite voix me dit, à moins que ce ne soit un gros klaxon, que nous nous reparlerons très vite autour d’un beau projet. J’ai hâte d’essayer la « Grand Prix » avec son joli bleu et sa ligne élégante.
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