COMMENT UNE AGENCE D'HÔTES ET HÔTESSES PEUT-ELLE SE DÉMARQUER SUR LE MARCHÉ DE L'ÉVÉNEMENTIEL ?
Entretien avec Nelson Moncorgé de La Belle Equipe.
Laurent Desjars
6/17/20224 min read
Les agences d’hôtes et d’hôtesses occupent trop souvent les dernières pages des recommandations en communication événementielle. Peu de directeur et de chef de projet (je n’ai pas fait de sondage) prennent la peine de creuser, de s’enquérir de la « philosophie » de la société qu’ils souhaitent engager, oublient parfois de demander de jolies photos. J’entre dans cette catégorie, je dois l’avouer. Mauvaise communication avec la direction de production ou manque de temps ? Un peu des deux mais il ne s’agit pas de mépris, il s’agit d’un manque de bon sens.
Les hôtes et les hôtesses sont, la plupart du temps, la première impression des invités lors d’un événement. Et la première impression est aussi importante que la dernière. Qui, la plupart du temps, est signée par une hôtesse ou un hôte. D’où leur importance et d’où le bon sens dont je parlais quelques lignes plus haut. Le succès d’un événement se bâtit sur une somme de détails, tous plus importants les uns que les autres et pas simplement sur une idée plus ou moins directrice, plus ou moins aboutie :-)
Je me suis toujours demandé, d’ailleurs, de quelle manière les agences pouvaient se démarquer de leurs concurrents. Et comment un nouvel arrivant pouvait se tailler une place sur un marché de l’accueil qui paraît complètement saturé, dominé par des entreprises depuis fort longtemps ?
Nelson Moncorgé aime parler de son agence et c’est avec enthousiasme qu’il accepte de répondre à mes questions. C’est le nom, La Belle Equipe, qui m’a donné l’envie de contacter Nelson et les quelques posts qui ont attiré mon œil sur Linkedin (encore lui). La communication est bien foutue et on a l’impression que la Belle Equipe vient de réinventer le métier quand vous parlez avec Nelson.
La Belle Equipe a été créée en 2018. Les gens (les gens sont comme « on », ou les « autres », ils sont la voix de ceux que personne n’est obligé d’écouter) le mettent en garde contre son idée de créer une entreprise d’hôtes et hôtesses, encore une ! - sur un marché « saturé ». Renouveler et dynamiser l’accueil dans l’événementiel est une bonne idée, a priori, et toute bonne idée devient réussite quand y croit avec force et énergie. Après 450 événements en 2019, le covid s’invite dans les bureaux de La Belle Equipe. Tout s’arrête d’un coup. Tout est à refaire. Mais La Belle Equipe ne s’avoue pas vaincue dès les premières difficultés (de grosses difficultés quand même quand on connaît l’impact de la crise sanitaire sur l’éco-système événementiel). Comme beaucoup d’entreprises, La Belle Equipe se remet en question. Elle capitalise sur les 450 événements qui, pour des résultats de lancement, est un véritable succès.
Elle recentre son activité sur l’accueil en entreprise. C’est un succès. Vous allez me dire encore, mais c’est très agréable de parler de succès plutôt que d’échec. En 2022, l’événementiel revient plus fort que jamais et c’est également un succès. Quel est le secret de La Belle Equipe ? « Faire mieux que la concurrence » me répond Nelson. « Dans le recrutement et dans les relations que nous entretenons avec nos hôtes et nos hôtesses. Digitalisation des contrats et de la rémunération, simplification des procédures pour des jeunes hommes et des jeunes femmes qui sont souvent étudiants, parité, une énergie positive que nous essayons de communiquer à tous nos hôtes et hôtesses, mais une culture que nous entretenons au quotidien. »
C’est tout ?
Pas du tout. Nelson ajoute : « Nous briefons nos hôtes et nos hôtesses qui doivent, le temps de l’événements, incarner les valeurs de l’entreprise pour laquelle nous fournissons la prestation de service. Nous briefons nos hôtesses et nos hôtes à propos du pourquoi et du comment de l’événement pour lequel ils vont servir l’image. Ils doivent pouvoir répondre à toutes les questions des invités. Toutes les questions. »
Et c’est tout ?
Pas du tout : « nous essayons également de dépoussiérer les codes vestimentaires en vigueur dans le métier. On peut être contemporain et élégant. On peut éviter les talons trop hauts et renvoyer une bonne image. Bien entendu, nous écoutons attentivement ce que disent nos clients mais nous ne souhaitons pas faire de nos hôtesses et nos hôtes des robots. »
Nelson prononce le mot magique : « bienveillance ». Mais il ne se contente pas de le prononcer, il souligne le fait qu’il s’agit avant tout d’une attitude naturelle. C’est également une valeur ajoutée quand on parle d’accueil, de contact avec les participants à un événement interne ou aux invités d’un événement externe.
La Belle Equipe bénéficie d’un bouche-à-oreille vif et sincère. Et c’est tant mieux pour une entreprise qui affiche de belles ambitions et notamment de se faire plaisir en devenant un acteur de l’événementiel sportif.
La Belle Equipe, c’est un peu prédestiné.
Laurent Desjars