GOULVEN, DIRECTEUR TECHNIQUE ET MUSICIEN : ENTRE DEUX MONDES QUI SE RESSEMBLENT
Portrait de pro
Laurent Desjars
9/10/20245 min read
Nous avons pas mal de points communs avec Goulven.
Nous aimons passionnément ce que nous faisons, nous aimons le travail en équipe, nous aimons les belles réalisations, le travail bien fait, et nous partageons un amour profond pour la Bretagne. Et j’oubliais, honte à moi, nous avons découvert Metallica, par le plus grand des hasards (comme toutes les découvertes d’ailleurs), au cours de nos jeunes années, mais cela aura un impact beaucoup plus puissant sur le parcours de Goulven que sur le mien. Vous le verrez plus tard…
Mais commençons par le début de l’histoire : j’ai rencontré Goulven sur Heavent il y a deux ans. Il y a des endroits plus originaux, je le concède, mais ce furent des moments particulièrement agréables et nous avons, depuis, renouvelé l’expérience. Goulven est un directeur technique polyvalent, je vais m’expliquer, mais c’est avant tout quelqu’un dont on peut dire qu’il est de bonne compagnie, ce qui est une qualité indispensable dans les métiers de l’événementiel. Les événements réussis sont souvent (toujours ?) des événements conçus et produits par des personnes de bonne compagnie. C’est une règle d’or qui s’est toujours vérifiée.
Quand je dis « bonne compagnie », cela ne veut pas dire légèreté et distance vis-à-vis des missions que l’on vous confie. Goulven est un professionnel concerné, qui maîtrise parfaitement le sens du mot service. Je l’ai souvent appelé alors qu’il était « en prestation de dernière minute » ou sur une « opération improvisée » sans un mot plus haut que l’autre, sans râler, sans s’apitoyer sur un sort. C’est pour cette raison que j’ai choisi « bonne compagnie ». La positivité déclarée ou imposée est ennuyeuse mais la positivité sincère et spontanée est plutôt agréable à vivre.
Alors que fait Goulven au juste ? Pour quelles raisons je prends la peine d’écrire ces quelques lignes à son sujet ?
La réponse est simple : son histoire avec ses virages étonnants et ses heureux hasards, ses idées pragmatiques, son intérêt réel pour les choses du quotidien et sa passion pour la musique.
Parce que Goulven est avant tout musicien, il joue de la guitare et joue de la basse. Comme je vous le disais plus haut, il a découvert Metallica et ça été un déclic, une révélation. Le Black Album a été une rampe de lancement qui lui a mis une six cordes dans les mains. Et puis, il s’est lancé, il a joué. Beaucoup. Pour beaucoup de groupes, de divers courants musicaux. A chaque fois, il devait apprendre, intégrer le style et la manière des formations qui faisaient appel à lui. Ça marchait, à chaque fois. Si on l’appelait, il n’y a pas de mystère, c’est que Goulven est un bon musicien. Si on l’appelait, inutile de chercher des poux dans la tête du destin, c’est qu’il savait s’adapter, composer avec les autres membres du groupe. Le travail d’équipe et le travail bien fait, et Goulven est un homme de bonne compagnie.
Ça change tout.
Et l’événementiel dans tout ça ?
Goulven monte à Paris depuis sa Bretagne natale. Il cherche un petit boulot et, par un effet de vase communicant bien connu, il est recruté par une boite de technique spécialisée dans le backline.
Il devient donc backliner. Sous peine d’être curieux, on est condamné à apprendre plein de choses. C’est ce qu’il fait. Il est curieux et devient davantage qu’un excellent directeur technique, il devient un couteau suisse.
Parallèlement, la musique est son guide. Il voyage beaucoup à travers le monde. Le métal, son style de prédilection, est un courant musical très vivant, qui draine des milliers de personnes dans les festivals et aux concerts. Quand on est musicien, on reçoit en général à la hauteur de ce que l’on donne aux autres, ceux qui payent pour venir vous voir. Comme dans tous les métiers.
Aujourd’hui, Goulven mène deux projets de front avec une aisance et une décontraction qui force le respect.
Le premier projet, débuté il y a trois ans, c’est une entreprise. Rien que ça. Une idée lumineuse qui, comme toutes les idées lumineuses, fonctionne déjà et promet d’être un succès. We prompt ! fait du « prompting » ou du « promptage », tout simplement de laa prestation de prompteur. L’entreprise propose davantage que du matériel et la perfection dans sa prestation technique. Goulven s’est en effet associé avec sa compagne, coach de métier, qui donne de la valeur ajoutée à leurs prestations, un accompagnement bienvenu pour guider et conseiller les intervenants qui doivent dire. L’idée était simple mais seul un observateur attentif du marché pouvait détecter un vide que We Prompt ! se propose de combler. Goulven et Aziliz, son associée, proposent donc du matériel de prompteur à l’ensemble du réseau des opérateurs freelance, les agences d’événement, les agences de prod audiovisuelles…
Le second, c’est la musique. Goulven a rejoint depuis quelques temps un groupe, Sorcerer, avec qui il a enregistré un album, Devotion. Il s’agit de métal que je classerais (personnellement) dans le métal hardcore. Le batteur frappe fort, les cordes sont lourdes et accrocheuses et la voix semblent toujours en équilibre sur un fil ténu, proche de la rupture, sans jamais rompre. Bon, je ne suis pas critique musical et le métal n’est pas mon genre musical de prédilection mais il faut reconnaître que la musique est un acte artistique, certes, couplé à un engagement mental et physique. Je suis toujours admiratif des formations qui enchaînent les performances et se produisent devant des milliers de personnes. Ce qui est le cas de Sorcerer qui s’est produit au Hellfest devant 12000 personnes, au Motocultor Festival devant 10000 personnes ou à l’Xtreme Fest devant 6000. Ça donne une idée.
Quand je demande à Goulven ce qu’il préfère entre la musique et son activité d’entrepreneur, je m’attends à la réponse, qui me semble évidente. Et qui ne l’est pas. J’ai l’impression de demander à un enfant s’il préfère son papa ou sa maman. Goulven semble tirer autant de plaisir de ses deux activités.
Ma passion reste la musique mais We Prompt ! est une jolie aventure.
Comme quoi, il ne faut jamais se fier aux préjugés.
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