J'AI DEMANDÉ À ÉVÉNEMENT D'ELLES COMMENT ON GAGNAIT UN PRIX ?
5/27/20234 min read
Le 13 février dernier, vers 19 heures, j’étais calé au fond d’un fauteuil du théâtre Mogador en compagnie d’un ami. C’était la première édition de la Nuit de l’Événementiel et, contre toute attente, il y avait du monde. Beaucoup de monde, ce qui veut généralement dire qu’il y a du champagne après. Je me trouvais au balcon, un peu loin de la scène mais les jingles joués live suffisaient à maintenir mon attention. J’ai cherché le présentateur un moment avant de comprendre qu’il était dans la salle. Ce soir-là, j’étais fatigué. J’avais même un peu de mal à comprendre le sens même des catégories.
Et puis d’un coup, j’entends « événement agence et marque ».
Ça me parle.
Mieux, je me réveille.
Parmi les nommés il y a des agences que je connais, et il y en a même une que je supporte (au sens PSG du terme).
Et la gagnante est : Evénement d’Elles pour Maker Faire et Leroy Merlin.
Et je vois Peggy Boitel, l’une des directrices associée de l’agence, accompagnée de son client, monter sur la grande scène de Mogador. Je les vois tous en plongée. De loin. Mais je les entends très bien.
Merci. Super. Bravo.
Trophée.
Des bises ? Je ne me souviens plus.
Encore des mercis.
L’objet est brandi avec sobriété et humilité.
Le Trophée est petit mais on sent, même de très loin, que le bonheur est grand.
Mon pote me dit que c’est vachement bien. Je lui réponds que c’est vachement creux ce qu’il vient de me dire. Vachement bien, ça ne veut rien dire. Je lui demande s’il a déjà présenté un projet dans ce type d’événement. Il hoche la tête. Alors je songe. Je me demande comment on s’y prend pour gagner un trophée. Et comment ça se passe à l’intérieur de la machine ?
Je n’ai qu’à appeler Peggy pour le lui demander.
Mais ce sera après le cocktail…
Nous mettons deux mois avant de trouver le temps d’en parler. Et le jour où nous nous voyons, je ne suis pas tellement surpris. Je me doutais que la recette tenait dans la force de deux ingrédients seulement : un excellent événement et la certitude pour l’agence et son client d’avoir réalisé un excellent événement.
Maker Faire, puisque c’est son nom, est gratuit. Il donne la possibilité à des gens ordinaires d’entrer dans la lumière et il existe depuis bientôt 30 ans. C’est un événement populaire et citoyen. Et il a du sens.
La philosophie de Maker Faire, c’est de reprendre le pouvoir sur les objets, leur environnement. Un événement comme celui-ci prépare ce que l’on appelle pudiquement la transition, ou les transitions. Dans les allées de Maker Faire, qui ressemble à s’y méprendre à un grand salon, on répare plutôt que l’on en jette, on partage des savoir-faire. A Maker Faire, on ne parle pas d’écologie, on la fait.
36000 visiteurs tout de même. Un succès qui a là, pour le coup, du sens (je répète et pourtant, j’hésite de plus en plus à employer ce mot à force d’avoir été mal employé, à force d’avoir été vidé de sa substance.)
Comme le qualifie elle-même Peggy : « Maker Faire, c’est un événement inclusif, d’intérêt général et intergénérationnel, au service des citoyens pour rêver, faire, partager et inventer un monde meilleur. »
Mais ça ne suffit pas pour emballer un jury, composé d’hommes et de femmes de tous horizons, de sensibilité différente. Il faut une alchimie subtile entre l’agence et son client. Il faut partager des valeurs, d’abord, une manière de penser, une manière d’envisager sa relation au public, se demander aussi, peut-être, à quoi tout cela sert.
Peggy me dit que c’est effectivement ce qui est arrivé.
L’alchimie.
L’instant où tout converge pour se transformer en moment de grâce.
C’est rare. Et quand ça arrive, tout est possible.
Il faut être super affûté à l’oral, non, pour séduire le jury ? je demande en me disant que je pose une question idiote.
Il faut surtout avoir l’esprit synthétique, me répond Peggy.
Parce que le jury n’a accordé qu’une poignée de minute pour présenter un projet qui a demandé des mois et des mois de préparation.
A l’heure des choix, ils furent les bons. Comme l’événement.
Or pour Maker Faire et Événement d’Elles. Devant Agence IS et Magic Garden.
La problématique qui se pose dès le lendemain c’est : où le mettre ?
En tous les cas, j’ai senti qu’un prix tel que celui-ci sert aussi à se dire que ce que l’on fait au quotidien sert quelque chose de positif.
Allez, je vais le prendre en photo sur son recoin de fenêtre, le plexi dans les nuages.
Laurent Desjars