O’REEL : C’EST PLUS SIMPLE QUAND ON EST (PRESQUE) DANS LA VRAIE VIE

Laurent Desjars

10/26/20225 min read

Depuis le numéro 1 de Coin Talk, il y a toujours eu un article, un bout d’article, un recoin de paragraphe dans lequel je parlais de scénographie. La scéno, tout le monde aime ça dans l’événementiel. C’est l’une des friandises de la préparation d'un projet. Je dis l’une parce qu’il y en a plein d’autres, mais celle-ci fait partie de mes favorites. L’une de celles pour laquelle j’ai toujours un truc à dire. C’est un élément essentiel dans une recommandation. C'est la force de l'image qui vous transporte sur le lieu de votre événement.

Traduire visuellement une idée a toujours eu un côté magique. Tiens ! On pourrait faire une scène ronde, des écrans de toutes les formes des 16/9 quand on projette des vidéos, des ovales quand on projette la réalisation… Alors on demande à un scéno de crayonner, d’ordonner, de matérialiser, de proposer de la matière, des solutions techniques, de modéliser en 3D, de montrer des vues sous différents angles…

Bref, c’est un sacré gros boulot. Il y a de la matière grise, il y a des machines qui calculent et il y a des logiciels.

Tout cela, on le sait. Mais c’est le processus incontournable pour obtenir toutes ces images que l’on mettre dans une recommandation afin de présenter un peu de réel dans un projet encore virtuel.

Alors aujourd’hui, je suis d’accord, on fait de belles images, au millimètre près, on peut les faire bouger, on peut modifier les éclairages, on peut incorporer des contenus dans des écrans. On a le sentiment de pouvoir tout faire.

On arrive à la présentation. On parle, on fait bouger les images, on dit, vous avez vu, on s’y croirait ?

Mais nous n’y sommes pas tout à fait. Nous sommes des showmen face à des spectateurs. Des spectateurs qui regardent le show, passivement.

O’Reel propose une autre manière de présenter une scénographie événementielle. O’Reel change la « philosophie » des présentations. C’est une solution d’un logiciel qui fait participer les spectateurs (qui sont presque toujours le commanditaire de l’événement).

Olivier Blin, concepteur-scénographe de son état, ce qui est loin d’être une tare génétique ou une maladie contagieuse, exploite toutes les ressources de Unreal Engine, un logiciel accessible à tous, pour fournir une solution immersive, dans laquelle le spectateur devient acteur de votre présentation.

C’est un miracle ? Non, c’est de la technologie, mais surtout beaucoup de travail minutieux et une autre manière d’appréhender un logiciel qui existe depuis quelques années. Vous connaissez toutes et tous le principe de Mindcraft ? O’Reel, c’est le même principe, en mieux.

Imaginons. Vous organisez une convention sur plusieurs jours. Deux jours de plénières dans un centre de congrès et deux soirées dans des lieux différents. O’Reel vous permet de modéliser tous les lieux, de matérialiser toutes les scénos et de proposer à la personne à qui vous présentez le projet de se balader lui-même de lieux en lieux, de scéno en scéno, de personnage en personnage. Parce que vous pouvez donner rendez-vous à un spectateur dans O’Reel: le régisseur du palais des congrès ou le traiteur de votre soirée.

Je vois déjà les gens me dire : « Comme dans les métavers ? » Et moi leur répondre « pas du tout. C’est vous qui concevez dans les métavers ou on vous propose une expérience et des vous allez voir ce que vous allez voir avec une souplesse qui s’apparente à une barre de fer ? » J’ai essayé O’reel. Olivier m’a envoyé un lien qui me permettait de me connecter au logiciel et je suis entré dans ce qu’il avait lui-même réadapté à la sauce événementielle.

Après une prise en main un peu délicate, je maîtrise enfin le système de navigation (5 minutes). Je me balade. Non, je prends un certain plaisir à me balader. Olivier me présente une jolie halle qui ressemble beaucoup à Baltard. Il me décrit les bannières géantes qu’il a disposées tout autour. Il m’invite à entrer, à monter sur la mezzanine, à sortir dans le parc, à rejoindre un espace où des voitures sont exposées. Plus loin, un reveal de produit. Et puis je me retrouve face à la rivière. On fait plein de truc, c’est très ludique. On sent qu’il y a du travail sur le décor, sur la multiplicité des détails.

A un moment, Olivier me dit que je peux me balader seul. Je peux y aller. Je peux aller où je veux. Comme je le souhaite. Je peux être piéton ou je peux me transformer en drone. Je peux tourner autour de tous les objets, de tous les personnages car je suis dans un univers en full 3D. Je croise un attroupement. C’est un concert. Olivier me dit que l’on peut mettre ce que l’on veut, où l’on veut. Il est même possible de cacher des objets, des messages. Les œufs, à Pâques, ça vous parle ? Et bientôt (c’est un scoop pour vous) un team-building digital dans un dédale géant … Venez vous y perdre !!

« On peut chercher longtemps, le parc fait 50000 hectares », me dit Olivier.

C’est beaucoup. Mais ça donne une idée du potentiel.

Je termine ma balade. Un simple lien qu’Olivier m’envoie par mail. « Mais on peut inviter des dizaines de personnes, des dizaines de marques. Et personnaliser les univers en fonction de leur environnement graphique. De leur charte. De leur logo… »

En plus, c’est une webapp. Pas la peine de charger une appli sur AppleStore ou Googlestore. Facile.

« Et tout est possible ? » je demande.

« J’ai fait une halle, une exposition de voiture, un reveal, un concert, mais on peut tout faire… La salle Wagram ou le champ utilisé pour le Festival des Vieilles Charrues… Aucun problème. Et on peut y faire ce que l’on veut à l’intérieur surtout. Et les personnes à qui l’on présente peuvent, elles-aussi, faire ce qu’elles y veulent. »

C’est la scénographie en liberté alors ?

Je me réponds à moi-même. Par l’affirmative. Et je me dis que le potentiel est énorme, la marge de progression infinie.

A vos pensées, les concepteurs, vous n’avez pas fini de vous régaler.

Laurent Desjars