POLYVALENCE ET BONNE HUMEUR, SES RECETTES POUR DES ÉVÉNEMENTS SAVOUREUX
2/12/20244 min read
Après avoir parlé récemment de production, j’avais envie de vous parler de l’événementiel du quotidien. Celui de l’appel d’offre, celui des grands mais aussi des petits projets, des conceptions et des rédactions de recommandations, des recherches de prestataires et des « vois ce que tu peux faire » aux partenaires, des équilibres entre projet et budget, des plannings et des rétroplannings, celui des longues soirées à préparer des listes d’invités, des plans de transport et tout ce travail que l’on trouve parfois ingrat mais qui s’avère déterminants à la réussite d’un événement.
Jusqu’à présent, je ne vous apprends rien.
Comme vous le savez également, les parcours, dans ce métier, (je dis « ce » mais en réalité, je devrais plutôt dire « ces ») sont jalonnés de rencontres. Mon carnet d’adresse regorge de nombreux talents mais je ne garde le contact qu’avec les personnes qui ont le sens des autres, et l’envie de travailler en équipe, dans la joie, la bonne humeur, et tout ce qui va avec. Je me suis mis à le parcourir : qui pouvait aborder avec moi ce sujet et qui possède suffisamment d’expérience pour m’en parler la vision d’un vieux sage ?
A la lettre C, je pense immédiatement à Léa. Vous allez vous dire qu’alphabétiquement parlant, il n’y a aucune logique. Vous allez vous dire également qu’elle n’a rien d’un « vieux sage », je veux dire physiquement. C’est absolument vrai. Mais j’ai pensé à Léa parce que nous nous sommes vus à un Noël et nous avons passé du temps à papoter comme de vieux sages autour d’un verre de bon vin.
Léa travaille depuis des années en freelance après avoir passé des années chez Hopscotch, autrefois appelé le Public Système. A la sortie de ses études en 2009, elle voulait intégrer une grande, une grosse, une bonne agence, ce qui en dit long sur elle : elle voit les choses sur le long terme. Comme un vieux sage ?
Pendant des années, elle a travaillé dans une division du groupe qui s’appelait Capdel (agence qui s’appelle toujours Capdel, d’ailleurs, puisqu’elle existe toujours). 10 ans à apprendre, à engranger du savoir-faire, à faire du réjouissant et de l’ingrat, à se lever tôt et se coucher parfois très tôt, à diriger des invités dans un bus et à réaliser de jolies plénières, à monter de réjouissantes prestations artistiques et à compter des badges. Difficile et parfois ingrat, mais formateur.
Dans la série « je ne sais pas comment je me suis retrouvé à faire ce job, mais bon, je l’aime bien quand même », Léa est l’antithèse. Le contrepied total. Le Yin du Yang. La seule personne que j’ai rencontrée, autour d’un verre de vin, de toute ma carrière, qui m’a affirmé qu’elle avait toujours « voulu faire de l’événementiel ». Oui, elle avait toujours senti qu’il s’agissait du bon chemin, d’une vocation plantée dans son esprit comme une graine bénéfique. Une graine qui a bien grandi.
Depuis 2018, elle travaille en solo au service des agences, des grandes et des petites. Quand je lui demande ce qu’elle fait, elle me dit que c’est assez difficile de définir son périmètre de compétences. Ses clients savent quelle valeur ajoutée elle peut leur apporter. Les nouveaux clients lui demandent « tu fais quoi ? », « tu es quoi ? », ce qui veut dire projet ou logistique, technique ou créatif… En gros. Elle prend le temps d’expliquer. Elle des arguments de vieux sages
En fait, ce qui définit Léa, c’est sa polyvalence. Elle est aussi à l’aise dans la relation client qu’avec un dossier de pure logistique, mais ce qu’elle préfère, ce sont les appels d’offre. Monter un projet, un beau voyage, un événement, optimiser la prestation en fonction du budget, trouver cet équilibre subtil entre le fond et la forme, toute cette effervescence, le défi de la justesse de la réponse et la pression de l’incertitude la stimule. « Récemment, nous avons gagné (avec une agence) une opération sur un salon pour un énergéticien. J’ai adoré travailler avec les créatifs et les techniciens, avec la production, avec les tous ceux qui ont participé à ce beau succès. C’est très excitant… » Je ne lui demande pas quel est le concept, pour quelles raisons le dossier a été remporté parce que tout cela est pour le moment confidentiel, disent les vieux sages…
Je demande à Léa si elle a l’impression que le niveau d’exigence de la part des « clients », agences et annonceurs, s’est durci. « Tout le monde veut plus avec moins d’argent mais c’est parfaitement humain et c’est dans l’air du temps. On nous demande des concepts toujours plus fous et de nous renouveler sans cesse en maîtrisant les budgets. » Léa me vante les bienfaits de ses années en agence qui l’ont amenée à comprendre plus vite et aller plus rapidement dans l’exécution. « La meilleure école », me dit-elle. « La seule, non ? » me dis-je, songeur.
Pour finir, je lui demande ce qu’elle pourrait dire à tous les gens qui veulent se lancer dans le métier. Je vois son sourire flou « Google Meet ». Elle me fait une réponse d’indépendante : « Allez travailler dans une agence et accrochez-vous, ça va secouer un peu ».
Je sais ce qu’elle veut me dire, au fond. Et je suis d’accord avec elle, moi qui ait travaillé pour une douzaine d’agences avant de proposer mes services à toutes. Et à tous, dit le vieux sage.
Laurent Desjars