POURQUOI LA RENTRÉE EST EN SEPTEMBRE ET PAS EN JANVIER ?
Laurent Desjars
8/31/20223 min read


La rentrée, c’est l’événement de septembre. C’est le temps des Kick-off, des séminaires, des déjeuners d’équipe, c’est également le temps des larmes sur le trottoir, devant l’entrée des écoles. Mais ne mélangeons pas tout. Pensons avant tout professionnel. Pensons à toutes les belles choses qui n’attendent que nous pour voir le jour. Parce qu’en communication événementielle, la rentrée, finalement, c’est très loin d’être une punition. Nous allons pouvoir retrouver les sourires et les bravos, les vibrations du public et les moments de tension qui nous sont si chers.
La rentrée… Depuis que nous sommes en âge d’aller à l’école, on entend la même rengaine, tous les ans. Et jamais, jusqu’à présent, je ne m’étais posé de questions à propos de ces étranges pratiques. Jusqu’à aujourd’hui, peut-être parce que je suis plus curieux que jamais.
La question me vient spontanément, dès les premiers mots d’une chronique radio qui traite de l’événement en essayant d’être drôle. D’où vient cette coutume du retour à l’école ou au travail au début du mois de septembre ? Du Front Populaire et des premiers congés payés ? D’une erreur administrative jamais réparée ?
Pas du tout. L’histoire débute au Moyen-Âge. Il faut remonter au XIIIème siècle, en 1231 plus précisément. Depuis plusieurs années, les maîtres d’universités se plaignent des salles de classes pendant les mois d’été. C’est la période des moissons et, à cette époque, nombre d’étudiants rentrent chez eux pour aider leurs familles. Pour supprimer le phénomène, le pape Grégoire IX (1227-1241), plus connu pour être le créateur de l'Inquisition, publie la bulle Parens Scientiarum Universitas. Celle-ci impose, entre autres, la fermeture des établissements de la corporation des maîtres pendant un mois, au cours de l'été. Les grandes vacances viennent ainsi de voir le jour.


La tradition se perpétue tant que la société française reste largement tournée vers l’agriculture et la ruralité. Au début du XIXème siècle, les vacances débutent autour du 5 août et s’achèvent vers le 20 septembre, pour s’adapter également à la période des vendanges.
En 1939, les congés payés permettent aux français de prendre des vacances et de partir pour profiter de l’été. C’est à cette période que les dates sont harmonisées sur l’ensemble du territoire. Afin d’éviter l’absentéisme, le gouvernement de l’époque décide de prolonger le repos estival de tous les enfants du 15 juillet au 30 septembre. En 1961, les dates changent de nouveau. Les vacances sont fixées de la fin juin à la mi-septembre.


Des exceptions persistent encore pendant quelques décennies pour les enfants de paysans. Ces autorisations sont alors dispensées par les inspecteurs académiques à la demande des parents nécessitant l’aide de leurs enfants lors des vendanges. Ces dispenses sont finalement supprimées en 1981.
À cette date, les Trente Glorieuses ont fortement modifié la répartition des catégories socio-professionnelles. Les ouvriers et employés ont largement remplacé les métiers de la terre et les vacances d’été n’ont plus de raison de se prolonger sur le mois de septembre.
C’est ainsi que se fixe le calendrier scolaire tel qu’on le connait aujourd’hui et son immuable rentrée aux premiers jours de septembre.
Nous sommes le 1er. Peut-on dire « bonne rentrée » comme on dirait « bonne continuation » ?
Mouais.
« Belle rentrée » ?
Bof.
En tous les cas, j’espère sincèrement qu’elle sera à la hauteur de toute l’énergie que vous allez y mettre.
Laurent Desjars