SI VOUS PENSEZ QUE L'HARMONICA EST UN MYSTÉRIEUX INSTRUMENT, CET ARTICLE EST FAIT POUR VOUS.

5/27/20234 min read

Cela fait quelques années que l’on se connaît Bénédicte et moi. Nous avons fait de beaux événements ensemble, des événements qui ne ressemblaient à aucun autre, des événements qui prenaient soin des artistes et prenaient le plus grand soin de leur public.

Bénédicte fait la promotion de l’Agence Musicale depuis les quelques années que nous ne comptons plus. Et ce qui m’a toujours frappé chez elle, c’est l’amour à peine voilé pour les artistes dont elle prend le plus grand soin, justement. « Je l’adore », « elle est extraordinaire », « tu n’as pas vu cela ? Il faut que je t’en parle, que je te montre, crois-moi », « tu t’en souviendras » jaillissent de sa bouche avec une spontanéité qui met à jour sa sincérité.

Nous nous envoyons des messages de temps en temps. Elle reste au contact, comme on dit, c’est son job. Un matin, elle me demande si je fais toujours ma newsletter. Je lui réponds bien sûr et elle en profite pour me dire que je dois absolument rencontrer une jeune femme extraordinaire, elle l’adore, je m’en souviendrai et j’en dirai des nouvelles… Je ne réfléchis pas une seconde mais une demie seconde pour lui donner mon accord. Bénédicte ne m’a jamais menti. Tous les artistes qu’elle m’a présentés possédaient un feu, une passion que j’ai toujours été heureux de partager avec eux.

Nous prenons rendez-vous pour faire une visio. Ça faisait longtemps…

Je dois m’entretenir avec Rachelle Plas, une harmoniciste.

L’harmonica. Carrément. Là, j’ai un doute sur la capacité de Bénédicte à me tenir plus de 10 minutes avec un petit objet dans lequel on souffle, on aspire, on postillonne…

Le jour arrive, je me connecte et j’entends des oiseaux.

Rachelle est à la campagne et des oiseaux chantent tout autour d’elle. Ça change des « tout le monde est là ? », « tu as oublié d’allumer ta caméra », « j’ai une mauvaise connexion, ça peut couper. »

Des oiseaux, Bénédicte à son bureau et Rachelle, sur fond de ciel bleu, qui affiche un sourire discret. Le décor est planté.

Rachelle sourit beaucoup mais ce n’est pas le sourire un peu forcé que je vois sur les visages de personnes qui me voient pour la première fois. C’est l’intérieur de Rachelle qui sourit et sa voix douce et déterminée vous emmène gentiment dans son univers.

L’harmonica.

Je lui demande immédiatement, comme l’ignorant que je suis en matière d’harmonica si sa passion pour l’instrument lui vient d’une trop grande consommation de Stevie Wonder, histoire de faire le malin.

Rachelle me répond qu’elle a effectivement écouté Stevie Wonder mais aussi du blues et plein d’autres artistes de tous les courants musicaux. Jazz, Pop, Rock… Il n’y a pas que Stevie Wonder qui sait jouer de l’harmonica.

Il y a aussi Rachelle.

Une autre question me vient à l’esprit, bien évidemment : « Mais quel est le chemin qui mène à cet instrument ? »

Ce sont les parents de Rachelle qui l’ont amenée à se passionner pour la musique. Et le Père Noël qui lui a livré un bel harmonica un soir de décembre.

Après cela, elle a intégré une école d’harmonica de huit à seize ans, la Souffle du Blues. Elle est aujourd’hui une musicienne professionnelle, elle donne des concerts partout dans le monde, chante et joue en duo avec le guitariste Philippe Hervouët. Elle est l’ambassadrice de la marque Hohner et transmet son amour de la musique à travers des ateliers et des conférences, notamment auprès des enfants, dans les écoles, là où la musique et la pratique d’un instrument disparaît peu à peu.

Rachelle parle de son instrument avec beaucoup de passion. « L’harmonica, c’est la créativité à l’état pur. C’est un instrument que l’on peut maîtriser assez rapidement et qui donne beaucoup de liberté. Avec un harmonica, on peut facilement improviser… »

Je ne suis pas musicien, je ne l’ai jamais été. Mais je me souviens avoir possédé un harmonica. Je me souviens avoir possédé une guitare. Et je me souviens que j’ai pris davantage de plaisir avec un harmonica qu’avec une guitare.

« Essayer l’instrument, c’est créer de la magie, ajoute Rachelle. Que ce soit avec les petits à l’école ou les débutants dans les entreprises, il y a quelque chose qui se passe quand j’anime ces ateliers. Les gens se trouvent bons assez vite et l’écoute est agréable. »

J’en ai fait des ateliers avec des bouts de bois, des instruments de batucada, et c’était, il faut le reconnaître un brin cacophonique… Mais là. C’est vrai qu’en très peu de temps, Rachelle et ses harmonicas peuvent transformer un groupe en un ensemble harmonieusement acceptable, beaucoup plus que ce que j’ai déjà entendu jusqu’ici. Et les gens s’amusent, ça se sent. C’est ludique, c’est convivial, c’est tout plein d’une émotion saine, tout ce que l’on demande à une activité de groupe pour souder et fabriquer quelque chose ensemble.

Et puis, il y a les concerts. Du blues avec Rachelle et Philippe Hervouët. Vous n’avez jamais écouté de blues ? Commencez par Rachelle et Philippe…

Ah j’oubliais ! Rachelle a été aussi vice-championne du monde de judo.

Mais ça, c’est une autre histoire.

Laurent Desjars