UN ÉVÉNEMENT SANS IMAGE, C'EST COMME UNE FRAISE SANS TAGADA OU VENISE SANS GONDOLE.
Laurent Desjars
5/9/20222 min read
Nous ne parlons que rarement de direction artistique en communication événementielle. Pourtant, ils ont un rôle important : ce sont les créatifs qui signent nos événements, vos événements. Pour ce premier numéro, nous avons posé quelques questions à Mickaël Lopes, directeur artistique depuis 10 ans et leader/ guitariste d’un groupe de rock quand ça lui chante. Mickaël a signé les visuels de « Coin Talk ». On le remercie et on lui pose plein de questions…
Qu’est-ce qui te fais vibrer dans ton job ? C’est plus qu’un job. C’est une passion. Je suis un passionné de jeux d’images. J’adore la symbolique des formes et des couleurs.
Quoi ? Par exemple, le carré représente la stabilité, la rigueur, les quatre pieds d’une chaise, raison pour laquelle nous sommes bien assis. Le rond, lui, est la forme parfaite qui figure la fluidité, l’accomplissement…
Tu crois vraiment que ce genre de considérations ont un impact sur un public ? Absolument. Une charte graphique, c’est un instrument incroyable pour toucher l’inconscient. Une charte graphique, un logo, une illustration, une image, bref les formes et les couleurs, déclenchent des sentiments et des émotions qui sont plus puissants que le meilleur des discours. C’est imparable quand c’est bien exécuté.
Tu fais comment pour créer ces images ? T’as un truc ? Je lis un brief, je m’imprègne de l’univers de l’entreprise, de la marque et je laisse infuser, comme un bon thé. Je mange des gâteaux, je regarde mon plafond, par la fenêtre pendant la pause. Ensuite, je griffonne des croquis, sur du papier ou sur une palette. Il n’y a pas de règle stricte mais ça enchaine toujours par un tri et sur des tests logiciels. Je ne peux pas envoyer toutes mes idées. Il faut un peu de discipline et ne pas tomber dans le hors sujet.
C’est quoi la tendance d’aujourd’hui et de demain ? J’en sais rien. Personnellement, je suis une sorte de code : « Less is more ». Dire beaucoup avec peu. Et avec de jolies couleurs qui font un bel et heureux mariage.
Tu fais quoi en général ? Du corporate et de l’événementiel. Mais je préfère l’événement. C’est plus complet, plus complexe, plus direct. On pense une charte événementielle comme un mouvement et non comme quelque chose de figé. On sait bien qu’à un moment, le motion designer va pointer le bout de son nez.
De quoi es-tu fier ? Pas mal d’événement mais j’ai réalisé une convention Point P avec dizaines d’info-décors et de jingles, de séquences illustratives et d’habillage vidéo… Sur un décor de 17 m par 12 m, c’était excitant.
Quels sont tes goûts en matière d’image ? Qu’est-ce qui t’inspire ? Mes goûts sont trop vastes pour en parler en deux minutes. En revanche, ce qui m’inspire, c’est la musique. J’aime beaucoup les sons des studios Ghibli. La poésie et la mythologie grecque aussi. Le côté merveilleux me pique l’esprit dans le bon sens du terme.
Pourquoi les gens travaillent avec toi ? J’écoute et je m’adapte.
Un peu comme un caméléon ? Ben oui.
Le mot de la fin ? J’adore raconter des histoires, provoquer le plaisir du public. Et j’ai faim. Pas toi ?
Laurent Desjars