UNE JEUNE FEMME QUI REDONNE TOUT SON SENS AU MOT RÉSILIENCE

Portrait

9/20/20224 min read

J’ai rencontré Hala il y a 3 ans, en 2019.

A l’époque, je dirigeai le pôle événement d’une agence étrange qui semblait ne pas avoir compris que le monde bougeait et qu’il fallait bouger avec lui, au risque de passer de vie à trépas, de vivant à fossile. Le Président était bien conscient des lacunes de l’entreprise mais il affichait de grandes ambitions. Il avait un plan et il était prêt à investir du temps et de l’argent dans ce qu’il imaginait pour l’avenir de son agence. Il avait confiance en moi car il me proposait souvent d’engager des collaborateurs pour m’épauler dans la tâche, immense, que je m’étais moi-même attribué. J’essayai de modérer sa hâte de transformer l’image et l’offre de l’entreprise.

Après le départ de mon ancienne chef de projet au Canada, je me retrouvais seul face à une montagne de travail, un Himalaya de de projets. J’étais sincèrement heureux pour elle mais je ne savais pas de quelle manière j’allais m’y prendre pour continuer ma progression. Notre progression.

Le Président de l’agence me dit alors qu’un confrère lui avait recommandé une jeune femme de talent. Je devais la rencontrer. Ce que je fis volontiers et je ne fus pas déçu. Elle venait d’achever son premier stage en agence. Hala avait à l’époque une assurance tranquille qui lui permettait de convaincre en douceur, une humilité qui n’étranglait pas son assurance et une intelligence qui s’exprimait avec subtilité. En quelques jours, tout était réglé. Elle avait accepté de nous rejoindre et j’étais ravi parce que j’avais perçu tout le positif de son potentiel.

Je venais de gagner un gros projet après une compétition longue et âpre. Les 30 ans d’une fondation pour lesquels j’avais imaginé, quasiment seul, un dispositif de communication dont le principal objectif était de faire exploser les audiences sur les seuls medias qu’elle utilisait dans sa stratégie globale, à savoir les réseaux sociaux.

En quelques minutes, à peine assise sur une chaise face à moi, elle me propose de contacter des gens susceptibles de relayer nos messages ou d’incarner nos ambassadeurs, de contacter des invités de marque pour remplir les salles prévues pour les différents événements, de grossir notre base de données, de m’aider à rectifier la stratégie globale en fonction de la dernière réunion avec les clients… Elle me fait sourire, je ne me sens plus seul tout à coup, même si j’ai monté une équipe de professionnels aguerris, avec qui j’ai toujours aimé travailler.

Quelques jours après son arrivée, je suis victime d’un accident. Je suis arrêté par le corps médical mais je ne suis pas trop inquiet pour le projet et pour Hala, bien entourée par une équipe solide de spécialistes. Le temps passe mais je me tiens au courant. L’agence peine à maintenir debout l’édifice que j’ai bâti. Tout le monde me fait l’éloge de Hala. Tout le monde veut récupérer la jeune femme pour elle ou pour lui, tout le monde veut s’accaparer son énergie et son talent en devenir. Mais tout le monde semble se ficher de ce projet.

Et puis, le Covid s’invite. Et tout s’arrête.

Hala était venue terminer ses études en France. Elève de Lécole, passionnée de communication événementielle, elle avait atteint ses objectifs et s’était installée dans ce secteur sans rencontrer de problème.

J’étais toujours en convalescence à l’époque ; je gardais néanmoins le contact avec Hala. Tout le monde était frappé de stupeur. Comment cela était-il possible ? Qu’allaient devenir les agences d’événement ? Qu’allons-nous faire, tout simplement ?

C’est à ce moment-là que le verbe réinventer a fait son apparition, sur les réseaux, dans les salles de réunion, partout. Tout le monde allait se réinventer. Innover. Avancer malgré la situation désastreuse…

Pendant tout ce temps, ce temps où les gens réfléchissaient intensément à la manière dont ils allaient se réinventer, justement, Hala l’a fait. L’événementiel dormait d’un sommeil de Belle aux Bois Dormant, n’attendant qu’un baiser pour rouvrir les yeux. Hala n’a pas attendu ce moment. Elle a choisi de bifurquer. Elle a choisi de s’orienter vers le digital en intégrant une nouvelle école. Nouvelle école, nouvelle aventure, nouvelles ambitions, nouvel élan.

Il y a quelques semaines, j’ai pris un verre avec Hala. Toujours aussi chaleureuse, toujours aussi agréable, elle me raconte ses derniers mois, ses projets et tout ce qu’elle a réalisé. Sa page Linkedin en dit long : LIVE-LEARN-ADAPT et les quelques lignes de sa rubrique Infos synthétisent ce qu’elle est et ce qui l’anime. Nous n’avons pas parlé du passé ce jour-là mais de notre avenir à tous les deux, ce que nous avions envie de faire, avec lucidité et maturité.

Vous vous demandez certainement pour quelles raisons j’écris tout cela ? Pour quelles raisons je fais l’apologie d’une jeune femme avec qui je n’ai travaillé que quelques semaines ? Eh bien, pour avoir la réponse, il faut la rencontrer.

Au-delà de ses compétences, de toutes ses qualités, Hala laisse toujours une bonne impression auprès des personnes qu’elle rencontre, moi y compris. Et le souvenir, en communication, n’est-il pas l’objectif le plus important, finalement ? L’objectif que toutes les agences et tous les annonceurs recherchent avec force ?

J’espère que vous aimerez lire cette tranche de vie autant que j’ai aimé l’écrire. Et j’espère qu’elle vous poussera à jeter un coup d’œil à sa page Linkedin ou à prendre contact avec elle.

Laurent Desjars